La menuiserie Sargam, filiale du groupe Sothogam (Sothoferm, Sidonie et Sthéma) va bientôt être dotée d’une nouvelle usine proche du site de Sothoferm à Mauzé-Thouarsais (79). L’occasion d’interroger ensemble Matthieu Paineau, président du groupe et Thomas Faure, directeur marketing et communication sur cet investissement et, plus largement, sur la stratégie à laquelle il répond.

Votre filiale Sargam va ériger un nouveau bâtiment. Pourquoi un déménagement d’usine pour cette filiale ?
« Les bâtiments actuels et les prévisions de croissance nous ont motivés à prendre cette orientation. Les 6 500 m² actuels ne sont plus suffisants pour organiser de façon optimale notre production. La vétusté des locaux, notamment sociaux, a également été une motivation forte.
Le fait d’être plus proche du bassin d’emplois thouarsais nous a aussi motivés. Les salariés actuels vont économiser 65 000 km à l’année de trajets travail-domicile. Et les futures recrues, parmi les 15 créations de postes envisagées dans les trois prochaines années, seront plus motivées à nous rejoindre grâce à la proximité de Thouars ».

Quels investissements ce projet représente-t-il ?
« L’investissement global est 11 millions d’euros en bâtiments et de 5 millions d’euros en machines ».

Pouvez-vous nous présenter en détail ce futur site, quels seront les outils productifs qui y seront installés ?
« Nous allons profiter de ce nouveau bâtiment pour progresser sur différents axes : optimisation/sécurisation des flux de production, amélioration des conditions de stockage des matières premières, amélioration des conditions de travail (QVT), augmentation de surface et amélioration des conditions d’utilisation des locaux sociaux et administratifs, performance énergétique améliorée, complément et saut technologique en matériel (CNC, application vernis…) ».

Cette nouvelle usine va-t-elle avoir un impact sur les gammes de Sargam ? Sur leur volume, de nouvelles gammes et le chiffre d’affaires de l’activité ?
« L’objectif de cette nouvelle usine est de répondre à une demande croissante et de faire évoluer notre offre avec la création de gammes “propres” à Sargam. Mais également l’augmentation des capacités existantes et l’amélioration de la productivité. Nous envisageons une croissance de chiffre d’affaires de 35 % dans les trois prochaines années ».

Matthieu Paineau (à gauche), président
du groupe Sothogam, et Thomas Faure, directeur marketing
et communication.

Le rapprochement géographique entre Sargam et Sothoferm va-t-il vous permettre de mettre en place une massification de certains coûts de production ou une mise en commun d’équipements (stockage, laquage, etc.) ?
« Le rapprochement entre Sargam et Sothoferm permettra de mettre en commun certains équipements comme le restaurant d’entreprise qui sert aujourd’hui près de 75 repas par jour. Les 60 salariés de Sargam pourront profiter de ce service de restauration assuré par un traiteur local.
Le déplacement de Sargam va également permettre aux services support groupe d’être plus facilement sur place, en contact avec les équipes Sargam. La proximité va simplifier les échanges et donc augmenter l’efficacité.
Le rapprochement va également éviter les “navettes” entre les deux sites qui représentent aujourd’hui plus de 90 allers-retours par an !
Le dernier avantage de ce déménagement concerne la Run’IN Sothoferm ! Notre course industrielle va désormais pouvoir faire découvrir un nouvel outil de production aux curieux du territoire ! »

À propos de Sothoferm, vous investissez également sur le site de Mauzé-Thouarsais. En quoi consistent ces investissements ?
« Le développement du groupe Sothogam nécessite une structuration des services administratifs qui sont hébergés sur le site de Sothoferm. Les 400 m² de nouveaux bâtiments prévus en 2024 vont accueillir 15 nouveaux bureaux et deux salles de réunion high-tech. Nous prévoyons également la construction d’un nouveau showroom “modulable” permettant la mise en valeur de nos produits au milieu d’un espace convivial !
Nous profitons également de ces travaux pour équiper notre nouveau parking de 1 700 m² d’ombrières sur lesquelles seront installés 1 700 m² de panneaux photovoltaïques. Ces panneaux vont permettre d’alimenter 30 % de l’énergie nécessaire au fonctionnement de notre site ».

Autre volet d’investissements dans une autre de vos filiales chez Sthéma également à Saint-Jean-de-Thouars. Quels sont-ils ?
« Effectivement, Sthéma profite également de cet élan d’investissement avec la construction d’une extension de 1 400 m² pour un budget de deux millions d’euros, auxquels s’ajoutent 600 000 euros d’investissement en machines et équipements : nouvelle aspiration, cabine de peinture, sas de désolvatation/ séchage et d’un laboratoire Omia, scie monolame Centuro, ponceuse-calibreuse Viet ».

Après le rachat de Bati Renov en septembre dernier et ces investissements dont nous venons de parler, procédez-vous à des modifications dans le catalogue de votre offre commerciale ?
« L’acquisition de Bati Renov avait pour objectif de maîtriser la fabrication d’un matériau exclusif, le composite polyuréthane monobloc. Cette nouvelle maîtrise industrielle nous a déjà permis d’ajouter le volet Poséidon à l’offre commerciale Sothoferm. Le volet composite vient compléter notre offre de produits aluminium, PVC et bois ».

À ce propos, vous vous appuyez sur 3 500 clients installateurs en France, ne pensez-vous pas les regrouper au sein d’un réseau encore plus structuré incluant toute l’offre de Sothoferm et de toutes les filiales du groupe ?
« Les différents savoir-faire du groupe ne correspondent pas tous au besoin des clients Sothoferm. Certains clients profitent d’ores et déjà du savoir-faire de Sargam ou Sthéma pour des projets hors du commun, mais ça reste très ponctuel. L’idée d’un réseau est attrayante, mais l’actualité du groupe et le calendrier des projets ne nous permettent pas d’envisager sa mise en place à court terme ».
Propos recueillis par Frédéric Taddeï