La menuiserie Billiet a été créée il y a trente-cinq ans par Alain Billiet puis a été reprise par son fils Nicolas, l’actuel directeur. Elle est située à Bierne (59) à proximité de Dunkerque. Le groupe emploie 150 personnes avec un turn-over particulièrement faible générant un chiffre d’affaires de 22 millions d’euros en 2022. Les produits fabriqués sont essentiellement des menuiseries extérieures bois et bois/aluminium et des murs- rideaux. Le bureau d’études est intégré et a même réalisé des murs-rideaux cintrés. L’entreprise assure aussi la pose avec une équipe interne de 60 personnes et n’emploie aucun sous- traitant. La zone d’intervention dépasse le département du Nord pour desservir l’Île-de-France. À l’heure actuelle 80 % de l’activité est réalisée autour de Paris.

L’incendie du 25 janvier

Le bâtiment de Bierne a pris feu le 25 janvier à 4 heures du matin. D’après les services de police, l’origine en était accidentelle. Nous avons pu joindre Romaric Thorez, le directeur commercial de la menuiserie, qui nous a expliqué les moyens mis en œuvre pour faire redémarrer l’entreprise. « Tout le personnel a réagi dès que les lieux ont été sécurisés par les pompiers. Des 9 000 m2 d’atelier, 6 000 ont brûlé, heureusement le centre d’usinage a été épargné. D’un coût d’environ trois millions d’euros, ce centre d’usinage italien de marque Working Process avait nécessité un an de développement pour configurer la machine aux besoins de la société, un an de délai de livraison plus trois mois d’installation et de réglage », explique-t-il.
Les tests ont été effectués la première semaine de février, suite à l’intervention de décontamination par une entreprise spécialisée (l’incendie terminé, la suie s’est déposée sur tout le parc machine) et il a été redémarré le lundi 13 février. Le seul problème a été au niveau du système d’aspiration qui avait été mis hors service. Des murs menaçant de s’effondrer sur l’aspiration il a été fait appel à une entreprise spéciale de démolition de précision et les tests de bon fonctionnement ont été réalisés le vendredi 10 février dernier.

La capacité de production de 100 % sera retrouvée fin septembre

Il y aura un impact sur l’activité et les délais de fabrication qui étaient de 16 à 18 semaines, ils vont passer à 22 semaines, la capacité au redémarrage sera de 60 % et va ensuite retrouver sa vitesse de croisière et même peut- être la dépasser grâce à une optimisation. Pour l’instant la production sera ralentie par le manque de moyens, par exemple les montages et les finitions seront réalisées sur des tables réversibles. La capacité de production de 100 % sera retrouvée à la fin du mois de septembre 2023. En attendant la reconstruction des cabines de peinture et les finitions vont être sous-traitées à un fournisseur belge. Pour les ateliers qui ont brûlé, il faut tout raser puis déposer un permis de construire avant de tout reconstruire.
La direction a détaillé les tâches à réaliser par les employés pour le redémarrage. Tous les stocks ont été détruits, aussi bien le bois que les quincailleries, les vitrages et les joints, et tout le monde s’est employé à les reconstituer. Heureusement le carnet de commandes est consistant et tourne autour de deux ans d’avance.
« Tout le monde, y compris à l’extérieur de l’entreprise, les partenaires, fournisseurs aussi bien que pouvoirs publics a joué le jeu et apporté son aide, ce qui montre que l’esprit d’entraide n’est pas un vain mot dans le Dunkerquois », ajoute Romaric Thorez.