Alors que les chiffres de la construction illustrent une conjoncture encore fragile, les mesures engagées par le Gouvernement commencent à produire leurs premiers effets. Ces données confirment une tendance : les outils déployés montent en puissance, les acteurs locaux se mobilisent, et la relance s’amorce.
Lancée il y a un mois, l’aide aux maires bâtisseurs rencontre déjà une forte adhésion des élus locaux. Cette aide doit permettre de financer tous types d’équipements publics ou de besoins générés par l’arrivée de nouveaux habitants (école, CCAS, etc.). Treize dossiers ont été déposés dans douze départements, incluant de nombreux territoires ruraux, pour un total de 53 opérations représentant 2 737 logements, dont 1 165 logements sociaux. Dix millions d’euros ont d’ores et déjà été sollicités, soit un dixième de l’enveloppe totale. Ce démarrage rapide confirme que la relance passera par l’alliance avec les maires bâtisseurs, premiers acteurs de terrain.
Sur le front de l’accession à la propriété, depuis le 1er avril, le Prêt à Taux Zéro (PTZ) a été profondément élargi pour relancer l’accession à la propriété, avec un double objectif : soutenir les ménages dans leur parcours résidentiel et redonner de l’oxygène à un secteur de la construction en grande difficulté. Ce nouveau PTZ est désormais ouvert à tous les primo-accédants, sur l’ensemble du territoire, pour tous les logements neufs, qu’ils soient collectifs ou individuels. Ce changement structurel est appelé à soutenir au minimum 15 000 projets supplémentaires par an.
Les premiers chiffres confirment une dynamique stable, avec plus de 8 000 offres de prêts PTZ déjà déclarées depuis le début de l’année. Dans un contexte de marché encore contraint, cette stabilité traduit une mise en mouvement progressive du dispositif. Comme lors de la réforme de 2024, les effets d’entraînement seront pleinement visibles à partir du second semestre, une fois les délais techniques et administratifs absorbés.
Côté rénovation, la dynamique est plus nette : 33 900 offres d’Eco-PTZ ont été émises depuis janvier, soit une hausse de près de 20 % par rapport à l’an dernier. Si ce rythme se confirme, plus de 130 000 Eco-PTZ pourraient être délivrés cette année, confirmant l'engagement croissant des ménages pour la transition énergétique de leur logement.
Enfin, pour lever les freins à la production, un travail de fond est engagé avec les élus et les professionnels pour simplifier les normes, raccourcir les délais d’instruction et redonner confiance à l’ensemble du secteur.
Valérie Létard, ministre chargée du Logement: "Nos outils sont sur la table, les signaux sont encourageants, et notre détermination est totale. Relancer la construction, c’est répondre à une urgence. Nous avançons aux côtés des élus, des professionnels et des français."

Valérie Létard, ministre chargée du Logement

Résultats de la construction de logements et de locaux à fin mars 2025

En mars 2025, les autorisations de logements sont en hausse (+ 6,9 % par rapport à février 2025) et s’établissent à 30 700. Le nombre de logements autorisés se situe 20 % en dessous de son niveau moyen des 12 mois précédant le premier confinement, en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables (CVS-CJO).
D’avril 2024 à mars 2025, 335 400 logements ont été autorisés à la construction, soit 29 100 de moins que lors des douze mois précédents (- 8,0 %) et 27 % de moins qu’au cours des 12 mois précédant la crise sanitaire (mars 2019 à février 2020).
En mars 2025, 22 600 logements auraient été mis en chantier, soit 1 500 de moins qu’en mars 2024 (- 6,2 %). Le nombre de logements commencés en février 2025 serait inférieur de 29 % à sa moyenne des douze mois précédant la crise sanitaire.
Au cours des douze derniers mois, 291 600 logements auraient été mis en chantier, soit 3 000 de plus (+ 1,0 %) qu’entre avril 2023 et mars 2024, et 25 % de moins qu’au cours des 12 mois précédant la crise sanitaire (mars 2019 à février 2020).

Logements autorisés
D’avril 2024 à mars 2025, 335 400 logements ont été autorisés à la construction, soit 29 100 de moins que lors des douze mois précédents (- 8,0 %).
Les autorisations de logements individuels groupés augmentent (+ 2,9 %). Celles de logements en résidence sont stables (+ 0,4 %). Les autorisations de logements collectifs ordinaires (- 10,2 %) et de logements individuels purs (- 13,3 %) sont en baisse.

Logements mis en chantier
Dans le secteur des logements collectifs ou en résidence, 291 600 logements auraient été mis en chantier, soit 3 000 de plus (+ 1,0 %) qu’entre avril 2023 et mars 2024.
Les logements individuels purs (- 22,1 %) auraient connu une forte diminution. Les logements collectifs ordinaires (+ 9,9 %), les logements individuels groupés (+ 11,9 %) et les logements en résidence (+ 14,6 %) seraient en hausse.

MaPrimeRénov’ : vigilance et amélioration opérationnelle

Valérie Létard, ministre chargée du Logement, salue un premier trimestre 2025 dynamique et appelle à renforcer la qualité de l’accompagnement des ménages. MaPrimeRénov’ est le dispositif clé pour la rénovation énergétique des logements des Français, depuis le 1er janvier 2025 avec l’entrée en vigueur de la restriction de location des passoires énergétiques d’étiquette DPE G. Les chiffres publiés par l’Agence nationale de l’habitat (Anah) pour le 1er trimestre 2025 confirment la dynamique de MaPrimeRénov’: 63 509 ménages ont été aidés dans leur rénovation depuis le début de l’année, dont 3 fois plus de rénovation d’ampleur qu’à la même période l’an dernier.
- 46 331 logements ont été rénovés par geste, c’est-à-dire comprenant un type de travaux (isolation ou changement de chauffage par exemple), principalement pour l’installation de systèmes de chauffage décarbonés (pompes à chaleur, poêles à bois, poêles à granulés).
- 17 178 logements ont fait l’objet d’une rénovation d’ampleur (rénovations avec plusieurs types de travaux combinés, permettant de gagner plusieurs étiquettes énergétiques du DPE en une fois), soit trois fois plus qu’au premier trimestre 2024 (5584 rénovations). Cette tendance traduit l’appropriation progressive du parcours accompagné, qui facilite les projets complexes avec un appui technique et financier renforcé.
- Cela représente d’ores et déjà 1,4 milliard d’euros de travaux générés, pour 700 millions d’euros d’aides publiques mobilisées.
Près de 80 % des rénovations d’ampleur concernent des logements classés F ou G, ciblant ainsi les logements les plus énergivores. Le coût moyen des travaux s’élève à 59 197 €, avec une aide moyenne de 41 201 € apportée par MaPrimeRénov’.
Notons que depuis sa création, MaPrimeRénov’ a ainsi permis de financer la rénovation de 2,5 millions de logements.

4 priorités sont définies pour les prochains mois afin d’améliorer la qualité de l’offre de service aux ménages

- La diminution des délais d’instruction pour les dossiers de rénovation globale des maisons et des appartements individuels. La très forte dynamique, couplée à l’adoption tardive de la loi de finances et au renforcement des contrôles pour prévenir les fraudes, a engendré un allongement temporaire des délais d’instruction. Face à cet allongement, les services instructeurs sont appelés à prioriser les dossiers de rénovation individuels, de qualité et accompagnés localement. L’Anah mobilise des moyens nationaux pour accélérer l’instruction de dossiers avec pour objectif de revenir dans les prochains mois à un délai de traitement de 4 mois pour les rénovations d’ampleur et de 5 semaines pour les rénovations par geste.
- Un meilleur suivi des accompagnateurs des rénovations globales, en renforçant l’instruction des dossiers de faible qualité voire présentent des suspicions de fraudes ou de manquements manifestes (non-respect de l’indépendance et de la neutralité avec les entreprises de travaux, entreprises de travaux éloignées du lieu des travaux, suspicion d’audits énergétiques de complaisance).
- Une meilleure maîtrise des coûts des rénovations globales individuelles, en sollicitant des devis complémentaires lorsque les coûts dépassent la moyenne observée, en priorisant les dossiers les plus économiques, en réunissant rapidement les professionnels de la construction pour mettre en place des régulations pertinentes et en étudiant une baisse du plafond de travaux pour 2026.
- La poursuite d’une lutte active contre la fraude, par le déploiement des nouvelles dispositions de la proposition de loi du député Thomas CAZENAVE, dont la finalisation sera effective au cours du mois de mai. Cette proposition de loi doit notamment permettre l'interdiction de démarchage pour les autres modes de prospection que le téléphone (SMS, mails, etc..), l'ouverture des relations avec Tracfin afin de signaler les mouvements bancaires qui permettent de repérer des schémas frauduleux ou encore le renforcement des sanctions à l'encontre des Accompagnateur Rénov' et des entreprises RGE qui commettent des fraudes.
"Les chiffres de l’Anah montrent que MaPrimeRénov’ reste une politique essentielle pour les Français et leur pouvoir d’achat. Pour la première fois depuis sa création en 2020, j ’ai obtenu que nous ne changions pas les règles de financement de MaPrimeRénov' au 1er janvier 2025 afin de ne pas casser la dynamique. Plus que jamais, l’amélioration de l’habitat permet de soutenir l’activité économique et les emplois locaux, tout en contribuant à la lutte contre le réchauffement climatique, à la transition démographique et à la cohésion sociale et territoriale. Cette stabilité est une réussite quantitative, preuve de la pertinence de cette politique publique et de l’attente des Français: ce doit désormais aussi être une réussite qualitative, ce à quoi nous allons dédier nos efforts des prochaines semaines.", conclut Valérie Létard.