Un avis d’ouverture d’une procédure antidumping concernant les importations de produits extrudés en aluminium originaires de la République populaire de Chine a été ouvert par la Commission Européenne le 14 février dernier.
Cette enquête survient après que Bruxelles ait été saisie d’une plainte déposée le 3 janvier dernier par “European Aluminium” au nom de sept producteurs représentant plus de 25 % de la production totale de produits extrudés en aluminium dans l’Union. Selon eux, les importations de produits extrudés en aluminium originaires de la République populaire de Chine feraient l’objet de pratiques de dumping et causeraient de ce fait un préjudice à l’industrie de l’Union.
Les produits faisant l’objet de la présente enquête correspondent aux barres et profilés (creux ou non), tubes, tuyaux, non assemblés, préparés ou non en vue de leur utilisation dans la construction (coupés à dimension, percés, coudés, chanfreinés, filetés), constitués d’aluminium, allié ou non, ne contenant pas plus de 99,3 % d’aluminium.
Toutefois cette enquête exclue les produits réunis (par exemple par soudure ou par des fixations) pour constituer des sous-assemblages, les tubes et tuyaux soudés et les produits se trouvant dans un kit emballé comportant les pièces nécessaires pour être assemblées en un produit fini sans autre opération de finition ou de fabrication des pièces (c’est à dire des kits de produits finis»).
Rappelons que selon une étude commandée par FACE, la fédération des consommateurs d'aluminium en Europe à l'Université Luiss de Rome et publiée en 2019, une grande partie de l’augmentation des importations européennes de produits semi-finis en aluminium est due aux exportations chinoises soutenues par l'État. « L'industrie européenne de l'aluminium, dont la production est assurée à 95% par des PME de transformation en aval, est confrontée à une situation sans précédent qui pose un sérieux problème quant au maintien de leur existence sur le marché », indique l’association qui réclame à Bruxelles, de supprimer les restrictions tarifaires sur les importations d'aluminium brut (primaire), tout en maintenant et en renforçant la protection des produits manufacturés « Il est absurde d’ordonner, d'un côté, des mesures antidumping pour endiguer la concurrence déloyale, qui met en péril le marché européen par la pratique de prix artificiellement bas et, de l’autre, de maintenir une structure tarifaire à l'importation qui augmente artificiellement le coût de notre matière première », regrette FACE.