De gauche à droite : Henri et François-Xavier Chompret.

Parfois, rien ne vaut des recettes simples pour relancer une entreprise un peu exsangue. Les frères Henri et François-Xavier Chompret n’ont pas cherché à révolutionner le métier lorsqu’ils ont repris les actifs de la société Antonietti à la barre du tribunal de Belfort en septembre 2019. Une réorganisation des équipes et des process, couplée à une action commerciale ambitieuse ont permis à l’entreprise du pays de Montbéliard de se remettre sur les rails.
Créée par Géo Antonietti en 1947 à Exincourt (25), la société est spécialisée dans l’étude, la fabrication et la pose de serrureries et de menuiseries métalliques (acier et aluminium) pour les bâtiments à usage industriel, de services et d’habitation, en neuf et en rénovation. Sa vingtaine de salariés, bureau d’études, ouvriers de production et poseurs, disposent d’une expérience de plusieurs dizaines d’années. Son rayon d’action se situe sur un axe Strasbourg-Dijon.
En difficulté depuis 2016, elle avait été placée en redressement judiciaire en juin 2019. Les frères Chompret, tous deux d’anciens officiers de l’armée de Terre, possédaient déjà DZ aluminium, une entreprise de négoce (transformée en quelques années en unité de fabrication et laquage) de profilés aluminium basée à Geispolsheim (67). Ayant des envies de croissance externe, la reprise d’une menuiserie-serrurerie industrielle leur a offert un complément idéal, en combinant diversification géographique et diversification métier.

L’équipe Antonietti.

Moderniser l’image de l’entreprise

Ce qui a séduit les repreneurs, c’est la forte notoriété d’Antonietti dans le pays de Montbéliard, une région, qui, pour des raisons historiques, entretient une certaine fidélité à ses acteurs locaux. Une image quelque peu écornée ces dernières années, que les dirigeants se sont efforcés d’améliorer grâce tout d’abord à une démarche marketing ambitieuse.
Emmanuel Bonnet, fidèle complice des frères Chompret depuis plusieurs années et en charge du commerce et du marketing, explique les actions qu’il a mises en place : « Nous nous sommes dotés d’un CRM (logiciel de gestion de relation clients) et effectuons des mailings réguliers vers nos clients pour montrer notre savoir-faire. Nous avons en parallèle développé notre présence sur les réseaux sociaux, en particulier LinkedIn, dont le nombre de followers a été multiplié par cinq en quelques mois ». « Rien d’extraordinaire au final », admet-il, « mais lorsqu’on est dans un secteur assez traditionnel, de surcroît en BtoB, cela fait la différence ! ».

Emmanuel Bonnet.

L’accent a aussi été mis sur un meilleur management au sein des ateliers. « L’ancienne organisation était très hiérarchique », poursuit Emmanuel Bonnet. « Il y avait d’un côté des donneurs d’ordre et de l’autre, des exécutants. Nous avons changé cela en responsabilisant plus chaque salarié dans le but d’avoir une meilleure coordination entre les différents corps de métier. Nous essayons par ailleurs de proposer un interlocuteur unique à chaque client, de la demande de devis jusqu’au terme du dossier », explique-t-il. Au niveau informatique, un nouvel ERP “maison” sur une base open source a été mis en place pour fluidifier les flux de production. Enfin, des investissements en outillage ont été réalisés, ainsi que l’achat de trois nouveaux fourgons aux couleurs de l’entreprise.
Tous ces efforts ont porté leurs fruits, et malgré la période de confinement, les dirigeants d’Antonietti sont confiants, avec un carnet de commandes plutôt bien rempli. Ceux-ci tablent sur un chiffre d’affaires autour de deux millions d’euros pour 2020, un chiffre qu’ils ont l’ambition de doubler d’ici cinq ans.