Le 20 mai dernier , la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire de l'Assemblée nationale a auditionné Agnès Pannier-Runacher sur le 3e Plan national d'adaptation au changement climatique. Parmi les mesures annoncées, la Ministre a mis l’accent sur le confort d’été. Elle souhaite qu’il soit mieux pris en compte dans la réglementation des bâtiments ainsi que dans les dispositifs d’accompagnement.Dans le cadre de son audition, Agnès Pannier-Runacher a présenté les grandes priorités de son ministère pour la fin de l’année 2025 ainsi que les premières orientations en vue de l’élaboration du projet de loi de finances pour 2026. Parmi les mesures évoquées, elle a partagé vouloir que " le confort d'été soit mieux pris en compte à tous les niveaux dans la réglementation des bâtiments, ainsi que les dispositifs d'accompagnement ". Des propos salués par le Groupement Actibaie qui partage et porte cette ambition depuis de nombreuses années.
" Face aux vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et intenses, le confort d’été est devenu un enjeu central. Les mesures annoncées répondent à une urgence environnementale et sanitaire. La filière est prête à y contribuer. " commente Hervé Lamy, Délégué général du Groupement Actibaie. Un grand nombre des dispositions du 3e Plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC) suivent d’ailleurs les recommandations du groupement. Parmi elles :

Améliorer la connaissance de la performance du parc de bâtiments

Les données existantes sur la performance du parc de bâtiments vis-à-vis du confort d’été sont aujourd’hui insuffisantes. Collecter des données, issues de campagnes de mesures ou de simulations, permettra d’améliorer la connaissance de la situation actuelle, d’anticiper les modifications à venir du confort liées aux évolutions du climat et d’adapter en conséquence, et si nécessaire, les politiques publiques.

Rénover les logements pour les adapter au changement climatique

Le diagnostic de performance énergétique (DPE) devra être amélioré : un indicateur plus fiable sera mis en place en métropole et introduit en Outre-mer, permettant d’orienter les travaux si les performances sont jugées insuffisantes.
Des travaux sont également engagés pour inclure le confort d’été dans la définition des rénovations performantes, soutenues par les aides publiques. L’appel à programmes CEE lancé en 2024 intègre déjà des solutions innovantes de rafraîchissement, et des évolutions sont à l’étude pour MaPrimeRénov’ et les dispositifs du parc social.
La filière est également mobilisée : montée en compétence des accompagnateurs France Rénov’, sensibilisation des professionnels du BTP, accompagnement des copropriétés, et prise en compte du confort thermique dans les zones patrimoniales.

Améliorer l’adaptation au changement climatique des logements neufs

Certains résultats permettront d’évaluer l’atteinte des seuils d’inconfort thermique fixés dans la RE2020 ainsi que la pertinence de ces seuils, afin de s’assurer que ceux- ci sont proportionnés aux enjeux sanitaires à l’aune de la trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique. A noter que, dans l’Hexagone, la RE2020 doit être étendue progressivement aux autres bâtiments, en commençant par les bâtiments tertiaires spécifiques (crèches, écoles, commerces, établissements de santé, etc.), avec un niveau d’exigence renforcé pour ceux accueillant des publics sensibles aux fortes chaleurs.
Sensibiliser le grand public et les professionnels à la nécessité d’adapter les logements au climat futur et promouvoir les bons gestes face aux vagues de chaleur
Cette action vise à partager des guides pratiques et une campagne de communication pour mettre en avant les solutions passives (protections solaires, végétalisation, matériaux biosourcés). Un dispositif de prévention ciblera les habitants les plus exposés et des partenariats avec les enseignes de bricolage et un guide dédié à l’auto-rénovation compléteront l’action. La réglementation interdisant le fonctionnement des climatiseurs sous 26 °C sera également mieux valorisée.

Vagues de chaleur : les solutions facilement déployables pour éviter la surchauffe dans son logement ou son lieu de travail

Alors qu’une nouvelle vague de chaleur s’apprête à frapper la France, IGNES, le Groupement Actibaie et l’AFPVP appellent à la mobilisation de manière urgente pour adapter les logements et les locaux professionnels et éviter la surchauffe dans le bâti. Ils publient un guide des solutions de rafraîchissement, rapidement déployables et sobres énergétiquement, avec des conseils pratiques pour faire face aux épisodes de chaleur.

Lien vers l’intégralité du guide Confort d’été

Les premières chaleurs extrêmes de la saison frappent déjà plusieurs régions françaises. Dans les Alpes-Maritimes, à Nice, la température nocturne n’est pas descendue sous les 26°C, tandis que dans la vallée du Rhône, notamment à Lyon, des pointes à plus de 35°C sont attendues.
Ces épisodes, de plus en plus fréquents, mettent en évidence les limites d’un parc bâti souvent mal préparé à la chaleur, tant dans les logements que dans les locaux professionnels. En particulier, 9 logements sur 10 ne sont pas adaptés aux fortes chaleurs selon le DPE.[1]
Il y a urgence à adapter les logements et les locaux professionnels pour éviter la surchauffe et ne pas souffrir de la chaleur.
Le décret renforçant les obligations des employeurs en matière de protection thermique, traduction du Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), marque une étape importante dans la reconnaissance du rôle du bâtiment face aux vagues de chaleur.
Cette évolution s’inscrit dans un contexte d’urgence climatique où l’adaptation du bâti devient une condition essentielle de résilience, à la fois sanitaire et sociale.
« La lutte contre la chaleur ne peut plus se limiter à la production de froid. Que ce soit dans les locaux professionnels ou dans les logements, il faut agir à la source, en équipant le bâti de solutions passives, efficaces et immédiatement mobilisables », souligne Hervé Lamy, Délégué général du Groupement Actibaie.

Le guide « Confort d’été » : des solutions sobres et déjà disponibles

Le guide « Confort d’été – les solutions sobres pour le logement et les locaux professionnels », rédigé par IGNES, le Groupement Actibaie et l’AFPVP, présente des réponses concrètes à cet enjeu reconnu désormais comme prioritaire par le Plan national d’adaptation au changement climatique. Il propose des équipements accessibles, économes en énergie et facilement déployables pour limiter les surchauffes, et éviter un recours déraisonné à la climatisation.
Pour exemple :
• Les protections solaires extérieures permettent de réduire la température intérieure jusqu’à 5°C, et 7°C si elles sont automatisées. De nouvelles solutions comme les screens permettent de se protéger du soleil tout en bénéficiant de la lumière naturelle du jour ;
• La ventilation naturelle optimisée abaisse la température et améliore la qualité de l’air,
• Les brasseurs d’air plafonniers réduisent la température ressentie jusqu’ 4°C, pour une consommation très faible ;
• Le pilotage de la climatisation par pièce
D’ici 2030, 21 millions de logements seront exposés à plus de 20 jours de vague de chaleur chaque été[2]. Face à cette réalité, les auteurs du guide alertent sur le risque de mal-adaptation, c’est-à-dire de réponses inadaptées aux enjeux climatiques, comme l’achat massif de climatiseurs mobiles, peu efficaces et très énergivores.
« Le défi de l’adaptation du bâti est ainsi crucial et urgent, il est essentiel que chacun s’en empare pour favoriser un déploiement massif des équipements de rafraichissement sobres dans le parc de logements, les locaux tertiaires et les services publics, notamment les écoles. Ce guide doit y contribuer », ajoute Anne-Sophie Perrissin-Fabert, Déléguée générale d’IGNES.
« Les brasseurs d’air plafonniers permettent de réduire la température ressentie de plusieurs degrés avec une consommation qui peut être jusqu’à 30 fois inférieure à celle d’un climatiseur. Ils constituent une solution de confort durable, plébiscitée dans les zones les plus exposées », complète Pierre Lacarrière, Président de l’AFPVP.