Dans un contexte de croissance soutenue par une forte demande des consommateurs, Vie & Véranda a réalisé en 2021 un chiffre d’affaires de 42 millions d’euros, en progression de 23 %. Cette performance est également le fruit des investissements R & D (dont le budget est estimé à 450 000 euros en 2022), industriels et humains de ces dernières années et du choix stratégique d’un développement en franchise.
Avec l’agrandissement de son usine, dont les travaux devraient s’achever l’année prochaine, Vie & Véranda confirme sa place parmi les leaders du marché de la véranda et de l’extension et poursuit son développement, avec l’ouverture de nouvelles agences en France et la mise au point d’innovations brevetées, telles que la nouvelle véranda Naeva. Le réseau de 38 agences prévoit d’atteindre 45 points de vente fin 2022, avec l’objectif de 60 agences d’ici à 2025.
Cinq nouvelles agences en 2021 et renforcement de l’équipe d’animation du réseau
En 2021, deux agences ont ouvert dans l’ouest de la France (Rennes et Poitiers), une dans le centre (Orléans), une dans l’Est (Bourg-en-Bresse) et une dans le Sud (Mougins).
Pour accompagner au mieux les entrepreneurs qui se lancent avec Vie & Véranda, l’équipe d’animation du réseau est elle-même passée de une à quatre personnes ces trois dernières années.
La présence en ligne de Vie & Véranda s’est également structurée à la fois pour soutenir le développement de notoriété de l’entreprise et générer des leads commerciaux.
La websérie lancée en fin d’année permet notamment de mettre en avant la valeur ajoutée des produits et d’ancrer l’entreprise dans une dimension plus humaine : la proximité et l’expérience client sont en effet au cœur de cette série qui fait voyager dans différentes régions et permet de découvrir des solutions adaptées à chaque demande.
Structurer le réseau
Accompagner le réseau et structurer la partie animation est actuellement un des principaux chantiers de Vie & Véranda. L’entreprise travaille notamment sur la mise à jour de son catalogue de formations, ses différents manuels de savoir-faire à destination de ses franchisés et de leurs employés (métiers de métreurs, commerciaux et poseurs), ainsi qu’à la mise en place de réunions régionales pour favoriser les échanges et bonnes pratiques.
Cette ambition est possible grâce à des services supports qui se sont largement étoffés sur la dernière année avec l’arrivée notamment sur la partie technique d’un référent métré et de trois référents pose.
Quatre millions d’euros d’investissements
Pour absorber une demande en hausse de 40 %, ce qui représente l’installation de près de 2000 vérandas par an, le site s’agrandit. Fin 2021, Vie & Véranda a démarré les investissements dans une nouvelle usine de production, plus moderne, plus spacieuse, permettant de répondre à la hausse existante et à venir de sa demande.
Basée à Feyzin (69), la superficie de l’usine passera donc de 10 000 à 15 000 m2. Les travaux sont lancés cette année et représentent un investissement global de quatre millions d’euros.
L’objectif de cette extension est d’augmenter significativement la capacité de production en doublant et modernisant chaque ligne de production : transstockeur, châssis aluminium, usinage bois, finition bois et structure aluminium. La capacité devrait passer de 8 à 15 vérandas ou extensions par jour.
Interview Lucas Pinoncély, directeur général
« Nous avons appliqué à la fabrication des vérandas nos techniques de fabrication des extensions »
Verre & Protections Mag : Vous avez annoncé une hausse de 23 % de votre chiffre d’affaires en 2021, êtes-vous encore dans cette tendance haussière de vos activités à mi-année 2022 ?
Lucas Pinoncély : « L’année 2021 a été effectivement exceptionnelle, une très bonne année avec une appétence très forte pour l’habitat au sein duquel la véranda, l’extension et la pergola s’inscrivent avec force. On a vraiment senti que l’engouement post-confinement s’est confirmé, même accéléré en 2021, une année comme nous n’en n’avions jamais connue depuis bien longtemps. Pour répondre à votre question, l’année 2022 a bien démarré avec un bon premier semestre, forcément plus faible qu’en 2021, mais les efforts d’investissements dans la maison restent un centre d’intérêt assez fort chez les particuliers. C’est, en tout cas, toujours un choix parmi les trois premiers choix qu’ils doivent actuellement faire en termes d’investissements. Et il est certain que les produits que nous proposons en termes de vérandas, d’extensions, de pergolas, de vérandas-pergolas s’inscrivent très bien dans cette mouvance-là. D’autant plus que le marché immobilier est relativement tendu en France, les gens déménagent moins et plutôt que de changer d’habitat, on constate que, finalement, ils préfèrent repenser leur logement, ils viennent avec des idées de réaménagement de leur maison. Comme ils veulent vivre leur domicile différemment, l’extension n’est désormais plus seulement “la pièce en plus” : on repense presque tout le rez-de-chaussée pour une deuxième vie que l’on donne à sa maison. Les consommateurs sont devenus très attentifs surtout depuis les rallongements des délais et les hausses de prix qu’ils subissent pour leurs travaux ».
À ce sujet, est-ce que vous avez dû adapter vos nouvelles gammes à cette évolution de la demande du consommateur final et à cette situation conjoncturelle nouvelle ?
« Oui, nous avons adapté notre offre à ces nouvelles donnes. Comme, par exemple, avec la nouvelle véranda Alizé que nous avons lancée en mai dernier à la Foire de Paris. C’est une gamme que nous avons développée très rapidement, en quatre mois seulement. Elle est conçue majoritairement en bois afin de répondre à l’explosion du prix de l’aluminium. Nous avons la particularité de travailler le bois et l’aluminium depuis toujours. Mais, alors que nous réservions cette mixité bois-alu à nos gammes d’extensions, nous avons choisi de développer une gamme de vérandas avec une structure en bois tout en gardant les châssis en aluminium pour arriver à un prix plus compétitif et aussi des délais plus rapides. Donc, c’est vraiment une gamme pour répondre à la crise actuelle autour de l’aluminium et pour rester présents sur le marché de la véranda. On propose quelque chose de différent en mettant en avant le bois, qui est un peu à contre-courant sur le marché de la véranda puisque celui-ci est un marché essentiellement axé sur l’aluminium ».
Est-ce que sur le plan technique vous avez dû faire évoluer votre process ?
« On a utilisé le process existant, celui qu’on utilise pour nos extensions. Toute notre chaîne de production utilise ce système. On a augmenté nos capacités, mais, en termes d’ingénierie, c’est le même système, le même traitement, la même préparation du bois, le même système de lasurage, le même type d’aspersion de la lasure. Nous avons simplement appliqué à la fabrication de vérandas nos techniques de fabrication des extensions ».
Est-ce qu’il existe aujourd’hui des passerelles entre la pergola, la véranda, l’extension ? Est-ce qu’aujourd’hui, on n’arrive pas à un produit un peu hybride, à la croisée de tous ces produits-là ?
« Je trouve que la croisée, pour reprendre votre terme, c’est finalement comment les gens veulent vivre leur maison. La véranda, aux yeux des gens, reste encore et toujours une pièce dans laquelle on vit toute l’année et dont on veut profiter à 100 %. Une pergola, c’est mieux vivre sa terrasse, l’outdoor. On voit qu’il y a un lien, mais ça reste encore deux “pièces” différentes d’utilisation. Nous avons lancé une nouvelle gamme de vérandas-pergolas, vérandas-auvents pour répondre à cette vraie appétence à profiter de son jardin, profiter de sa terrasse autrement qu’en mettant un store banne. C’est presque un produit de luxe, je trouve, c’est vraiment répondre au postulat du client qui dit “Je veux vivre l’extérieur de façon confortable”. Mais, je le redis, la véranda, pour moi, reste un produit de “toute l’année”. Ce sont des utilisations quand même différentes ».
Pour le lancement de votre modèle Naeva, vous faisiez référence à des brevets et à des points d’innovation issus de votre département R & D. Quels sont les points sur lesquels aujourd’hui, on peut innover en matière de vérandas ou de pergolas ?
« L’innovation vise à faire évoluer le produit sur plusieurs plans. Tout d’abord sa performance, et en premier lieu la performance thermique, qui est déjà notre fer de lance, mais que nous continuons à travailler, pour nous inscrire dans les exigences des réglementations thermiques et environnementales en vigueur.
La performance acoustique n’est pas en reste car elle conditionne le confort d’utilisation d’une véranda extension.
L’ergonomie de la véranda est également l’objet de toutes nos attentions : elle doit être facile d’utilisation et d’entretien ; avec un volume et des hauteurs utiles poussées au maximum, évidemment un prix contenu et des contraintes réduites. C’est là qu’intervient toute l’ingéniosité de nos chefs de produits et concepteurs pour mettre en place les systèmes constructifs pertinents.
La technologie des composants que nous utilisons évolue elle aussi très vite, et nous sommes à l’affût des nouveautés qui pourraient intégrer demain nos produits : domotique, vitrages, sécurité, protection solaire sont autant de pistes de travail que nous avons commencé à étudier.
Une partie moins visible pour le client final, de prime abord, mais tout aussi importante, est la facilité d’installation et de maintenance de la véranda ou de la pergola : dès l’innovation, il s’agit de prévoir la mise en œuvre sur le chantier, afin qu’elle soit simple et efficace, ce qui est un gage de durabilité du produit.
Enfin, une véranda, ou une extension, est un achat d’investissement et de plaisir ; son esthétique doit être irréprochable et s’adapter à la maison existante, dans la prolongation parfaite de son style, ou en apportant une touche de modernité en le complétant avantageusement. Le résultat esthétique d’une véranda est systématiquement le fruit d’un long travail technique, et d’allers-retours entre nos bureaux d’études et notre réseau commercial, pour concilier les exigences de nos assemblages dans les règles professionnelles et le style architectural attendu par nos clients ».
Propos recueillis par Frédéric Taddeï