Le stade olympique, ceinturé de verres bleus, abrite à la fois une piscine de compétition et des bassins d’entraînement. Ce nouvel équipement est doté d’une façade inclinée au nord et de murs-rideaux aux motifs dessinant des vagues.
La piscine du Grand Dijon est située à l’est de la cité, avant l’entrée de la ville de Quétigny. Le projet de stade olympique est une pièce maîtresse dans la structuration du quartier des “Portes de Mirande”.
L’implantation du projet lui permet de remplir au mieux une fonction de signal urbain, tout en facilitant l’accès des piétons et des cycles. Il est desservi par des bus, et par le tramway dès 2013.
Devant l’entrée, une prairie fleurie constitue un espace tampon et une protection acoustique, tout en mettant en valeur le complexe aquatique et son parvis. Celui-ci est facilement repérable depuis le rond-point.
À l’écart du parking, les plages végétales se déroulent du sud à l’ouest dans le prolongement des bassins de loisirs intérieurs, bénéficiant ainsi d’un ensoleillement idéal. Des terrasses minérales mènent vers les jardins. Les baigneurs peuvent s’y promener librement, en cheminant sur les pas japonais ou sur les pelouses. Un talus paysager protège ces espaces de détente de la route, à la fois visuellement et phoniquement.
Le programme comprend un bassin olympique de 50 mètres avec dix lignes de nage, deux bassins de loisirs, mais également une fosse à plongée de 20 m de profondeur, une salle de musculation et de chorégraphie, des plages pour les baigneurs, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur…
L’accueil a été placé au centre, dans l’axe du bassin olympique. L’espace se développe sur deux niveaux : le rez-de-chaussée distribue les vestiaires alors que l’étage dessert les gradins et les locaux administratifs. Les deux plateaux sont reliés par un double escalier et un ascenseur vitré. Lors de manifestations, le public de visiteurs peut accéder par le rez-de-chaussée mais également directement à l’étage par deux escaliers extérieurs. Les gradins sont distribués par une coursive haute autour du bassin, et en forme de fer à cheval.
L’ensemble du projet est axé sur le bassin olympique, éclairé essentiellement par la façade nord. C’est une arène vouée au sport et à la compétition de haut niveau. Son volume haut traduit l’organisation interne du hall olympi­que où les gradins fixes encerclent le bassin de compétition. Les locaux annexes ainsi que le hall des bassins d’entraînement se regroupent dans une composition de volumes circulaires plus bas au pourtour du bassin olympique.
Au nord, devant le bassin olympique, un parc public est aménagé pour ponctuer la perspective. Il offre à la fois un décor végétal aux nageurs du bassin olympique et une aire de détente aux promeneurs/visiteurs.

L’impact visuel de la charpente allégé par la finesse des profils

Le hall sportif, sur la moitié de son bassin, est largement vitré sur l’extérieur en façades nord, est et ouest, de manière à faire profiter les baigneurs à la fois du paysage de plaines à l’horizon et des aménagements paysagés lui faisant face. L’orientation générale du hall olympique au nord offre une belle lumière sans rayonnements lumineux directs.
La charpente du hall olympique est constituée de fermes mixtes en bois lamellé-collé et acier galvanisé. Elle est composée de poutres treillis avec une membrure haute en bois lamellé-collé, une âme en éléments de bois lamellé-collé, dont l’arc principal est centré sur le bassin, et une membrure basse en bois lamellé-collé et acier. Des montants en tubes et en câbles d’acier relient les poutres en bois à la membrure basse. La finesse des profils et les câbles allègent l’impact visuel de la charpente.
Côté acoustique, les façades avec voiles béton et les châssis vitrés sur le hall olympique ont un indice d’affaiblissement acoustique RAtr de 29 à 31 dB. Celui-ci est de 30 à 34 dB pour les autres espaces.

Une verrière à 15 mètres de hauteur
Au-dessus du bassin, une verrière à deux pans apporte de la lumière naturelle. Cette verrière de 400 m2 comprend des châssis vitrés en bandes filantes. Une dizaine d’ouvrants, de 5 m2 chacun, présente une surface totale d’ouvrants de 50 m2. Ceux-ci sont dotés de commandes électriques et essentiellement dédiés à la ventilation et à l’éclairage. L’acrotère du toit et la hauteur de la charpente empêchent le soleil de pénétrer jusqu’au bassin.
Philippe Ollier, pdg de la serrurerie Protoy, précise : « Le défi a été la pose de la verrière au-dessus du bassin. C’était une prouesse que de monter les verres à 15 mètres de hauteur. Une nacelle à ciseaux a été installée au fond du bassin, et sa mise en place avait été préparée avec l’entreprise de maçonnerie en amont du chantier. Cette nacelle de 17 m a permis la mise en place les verres. Une grue PPM, montée sur un camion à l’extérieur de la piscine, apportait les verres, qui étaient mis en place et fixés grâce à la nacelle placée à l’intérieur. »
Panneau de chantier

Maître d’ouvrage : Communauté d’agglomération du Grand Dijon
Architecte mandataire et économiste : Octant architecture à Rouen (76)
Serrurerie : Entreprise Protoy à Dijon (21)
Verres : AGC Flat Glass France à Saint-Cloud (92)
Surfaces : 7 057 m2 intérieurs et 24 410 m2 extérieurs
Bassin olympique intérieur : 1 250 m2
Solarium minéral et jeux d’eau extérieurs : 700 m2
Coût HT : 22 millions d’euros

Façades à vagues bleues
Les façades vitrées de grande hauteur sont rigidifiées par l’intermédiaire de poteaux métalliques intégrés. Elles sont fixées sur les structures porteuses par l’intermédiaire de platines boulonnées assurant la libre dilatation entre les ouvrages.
PhiPhilippe Ollier précise : « Les façades sont constituées sur la base d’un mur-rideau à grille classique, avec des profilés Schüco, sans ouvrants. Elles comportent cependant deux issues de secours en façade nord, et une sur chacune des façades est et ouest. » Les façades est et ouest sont verticales, mais la façade nord est inclinée sur toute sa hauteur.
Les montants verticaux sont répartis à intervalles réguliers, sur une trame de 1,50 m environ. Les traverses ne sont pas horizontales, mais obliques, pour créer les effets de vagues sur les façades. Tous les vitrages sont différents, avec des formes trapézoïdales. Les plus grands verres sont situés au rez-de-chaussée, avec une largeur de 1500 mm pour une hauteur de 2100 mm.
De plus, ajoute Philippe Ollier, « les verres sont dans des dégradés de bleu, du plus clair en bas au plus foncé en haut, et une des difficultés a été la teinte à obtenir. Il y a quatre tons différents de bleu, constitués par des films PVB Vanceva glissés dans le vitrage feuilleté. Pour composer ces tons, de un à trois films ont été utilisés, de différentes teintes. »
Les murs-rideaux sont constitués de doubles vitrages isolants constitués de verre feuilleté de sécurité et du verre Thermobel Energy N d’AGC.
Devant les traverses, des bandeaux en bois lamellé-collé gris forment un habillage. Il est rapporté en avant du mur-rideau et maintenu par des attaches qui traversent l’épine verticale du mur-rideau. Philippe Ollier précise : « l’habillage en bois est placé à quelques centimètres de la façade, et il est fixé par une attache par montant, tous les 1,50 m. La longueur maximale des bois va jusqu’à 5 échelles. » Les pièces sont ensuite assemblées par liaisons à mi-bois. L’épaisseur des habillages en bois est d’environ 7 cm pour une hauteur de 20 cm.
Au niveau de la coursive longeant les façades est et ouest, les verres masquant le plancher sont des verres émaillés, dans le même ton que les verres clairs. Le long des coursives, et au bord des gradins, une rambarde en Balustra supporte une main-courante en bois. « Ce sont 150 m de garde-corps qui ont été posés dans la piscine, » estime Philippe Ollier.