La publication, samedi 21 mars, d’un communiqué commun de différents ministères et fédérations du bâtiment a provoqué, chez nos lecteurs et chez un grand nombre de professionnels du bâtiment, des réactions pour le moins virulentes.
Elles sont bien compréhensibles et nous ramènent à une seule interrogation : quelle est la notion de stratégie nationale pour un chantier, participer à la construction d’un hôtel ou d’un immeuble de bureaux, est-ce vital pour le pays ?
Je ne suis ni ministre ni président de fédération professionnelle mais mon avis est qu’il faudrait reprendre ses esprits avant de reprendre ses chantiers.
S’il est évident que la continuité des chantiers est importante pour l’économie nationale, la santé et la vie des gens est, bien évidemment, plus importante. Que dire aux opérateurs d’usines ou aux compagnons de chantiers qu’on devrait envoyer travailler alors que défilent sur les écrans des appels à rester chez soi ? Laisser une distance d’un mètre dans la queue d’une pharmacie ou d’un boulanger, oui mais sur un chantier…. ?
Alors que les entreprises du bâtiment redoublent de civisme en offrants leurs EPI aux professionnels de la santé, je pense que c’est une hérésie d’envoyer des milliers de travailleurs sur les chantiers, même si les mesures exposées dans le communiqué sont des plus censées... sur le papier.
Je pense également que tous les professionnels du bâtiment iraient comme un seul homme sur le chantier d’un hôpital provisoire mais aller poser des fenêtres chez des gens confinés…
Et je suis également certain qu’après cette dramatique crise sanitaire, aucun professionnel du bâtiment et de la construction, dirigeant ou salarié, ne trouvera rien à redire quand il faudra mettre les bouchées doubles, travailler la nuit ou le week-end, allonger la durée hebdomadaire du temps de travail ou réduire celle des congés d’été.
Mais en attendant, il convient, de sauver des vies et rester chez soi c’est sauver des vies : rien ne peut s’opposer à cela ! Je ne vais peut-être pas me faire que des amis en écrivant ces mots mais j’assume, je persiste et je signe.

Frédéric Taddeï
Directeur de la Publication, Rédacteur en Chef

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