Plutôt que de commenter à chaud les salons qui se sont déroulés il y a plusieurs mois, il convient en ces temps très particuliers de pandémies et à l’heure où certains rendez-vous s’annulent (R + T à Stuttgart par exemple), de prendre du recul, de la distance pour analyser les choses.
En cette fin d’année, après avoir participé, en tant qu’exposant d’une part et en tant que journaliste- observateur d’autre part, à EquipBaie et Artibat, j’en arrive à la simple conclusion que ces rendez-vous, encore plus aujourd’hui que jamais, ne doivent pour rien au monde être manqués par les professions de nos secteurs.
Qu’avons-nous observé ? Une baisse du nombre de visiteurs et d'exposants : c'est paradoxalement une bonne nouvelle car aujourd'hui les choses ont plutôt changé en matière de salons.

On ne peut plus aujourd’hui juger et jauger les salons à l’aune des tourniquets de leurs entrées...

Les statistiques ne font (presque) plus la loi désormais. En effet, on ne peut plus seulement juger et aussi jauger les salons à la seule aune des tourniquets de leurs entrées. Il y a désormais un différentiel franc entre les taux d’affluence et de satisfaction des participants. Et, même si ce n’est pas nouveau, c’est bien entendu la qualité et la motivation des visiteurs qui sont désormais l’Alpha et l’Oméga d’une analyse post-salon sérieuse. On sait parfaitement qu’en septembre et octobre derniers, lorsque se sont tenus les salons de Paris et Rennes, les professionnels du bâtiment étaient débordés de travail, avaient des plannings plus que surchargés et en conséquence n’avaient que bien peu de temps pour se déplacer. Si on ajoute un reste de “crainte sanitaire” chez quelques-uns encore, on n’a constaté pratiquement plus de curieux ou de badauds cette année mais, de l’avis unanime des exposants, un visitorat de qualité, motivé par sa venue et qui, surtout, avait des buts précis et des objectifs préparés pour venir sur les stands.
“Précision” et “préparation”, tels sont donc les deux maîtres-mots du rapport que nous devons désormais avoir avec les salons tant du côté des organisateurs que des exposants et des visiteurs. Réduire la taille des stands et stopper l’inflation des budgets parfois “pharaoniques” dans le passé, offrir au visiteur une expérience immersive dans son métier au travers de l’offre sur les stands avec des démos, de la formation, du conseil, de l’interactivité (ce qui n’empêche pas de lui offrir un verre, au contraire !). Et ajoutons ces fondamentaux : travailler beaucoup plus en amont ses clients pour leur proposer des informations, des avant-premières en exclusivité, des échanges pour sonder leurs attentes et surtout, surtout, les faire participer. Je sais que ce sont de belles phrases mais il faut que les salons deviennent à part entière des lieux de formation plus que d’information. Nous aurions alors des rendez-vous où le contenu primerait sur les statistiques et où, finalement, la taille des salons ne serait plus ce qui compte le plus.