« L’activité immédiate des entreprises de bâtiment s’avère dynamique, a expliqué ce 11 juillet, Jacques Chanut président de la FFB. Nos prévisions pour 2018 restent donc d’actualité, avec une croissance attendue de la production en volume de 9,6 % depuis le point bas de 2015. L’emploi bénéficie de cette embellie, avec une hausse de 26 800 postes y compris intérim en équivalent-emplois à temps plein en 2017 et près de 30 000 nouveaux emplois relevés fin mars 2018 par rapport au même mois un an plus tôt». Toutefois, le retournement des ventes de logements neufs se confirme depuis le début 2018. De fait, en glissement annuel, le recul s’établit à 5,1% au premier trimestre 2018 du côté des promoteurs et à 14,3% sur cinq mois à fin mai 2018 du côté des constructeurs de maisons individuelles.

Les effets du rabotage du PTZ

Ces mouvements s’expliquent, en grande partie, par la dégradation de l’environnement institutionnel(révision du PTZ, du Pinel et du modèle HLM). Ainsi, le rabotage du PTZ en zones B2 et C se traduit par un recul du nombre de prêts deux fois plus rapide sur ce périmètre que pour les zones A et B1, en glissement annuel sur le premier trimestre 2018. Les conséquences de ces choix commencent à se lire sur les permis, en retrait de 1,8% en glissement annuel sur cinq mois à fin mai 2018, mais encore davantage sur les trois derniers mois (-5,6%), compte tenu d’un très net décrochage de l’individuel (-11,7%).

Poursuite de la dynamique du “non résidentiel neuf”

Du côté des mises en chantier, la baisse constatée de 4,3% en glissement annuel sur cinq mois à fin mai 2018 s’explique en partie par les intempéries de ces derniers mois. A contrario, moins sensible à l’environnement institutionnel, le non résidentiel neuf hors locaux agricoles poursuit sabelle dynamique avec des surfaces autorisées et commencées respectivement en hausse de 7,5% et 13,3% en glissement annuel sur cinq mois à fin mai 2018. Tous les segments du non résidentiel contribuent d’ailleurs à l’embellie, hormis les commerces qui voient leurs surfaces de permis chuter lourdement de 11,1% sur la même période.

Petite hausse de l’amélioration-entretien

Quant à l’amélioration-entretien, hors effet prix, le marché s’inscrit en petite hausse de 0,9% entre les premiers trimestres 2017 et 2018, solde d’une progression plus nette du logement (+1,7%) et d’une baisse du non résidentiel (-1,1%). L’emploi dans le bâtiment a poursuivi la tendance de 2017, avec la création de 30 000 postes, se répartissant entre 20 600 salariés et 9 400 intérimaires en équivalent-emplois à temps plein, au premier trimestre 2018 par rapport au même trimestre de 2017. Les perspectives pour les prochains mois restent bien orientées.

Enfin, la petite hausse de 1,1% des prix bâtiment en glissement annuel au premier trimestre 2018 ne suffit pas à compenser la progression plus rapide des coûts qui s’affiche à 2,3%. En conséquence, les trésoreries restent tendues, d’autant plus que le besoin en fonds de roulement augmente avec le dynamisme de l’activité, et les marges s’érodent à nouveau.