Oui, je suis conscient qu’à l’heure où la guerre économique fait rage sur fond de surtaxes douanières, où les cours des bourses mondiales font de la spéléologie baissière et où le slogan “Yes We Can” a été remplacé par “kissing my ass”, rédiger un éditorial optimiste nécessite plutôt un moral d’acier. Ça tombe bien car je rédige ce texte après avoir bouclé l’édition que vous avez sous les yeux et les informations que notre magazine contient confortent mon optimisme et ma foi en nos professions.
Qu’il est bon, au milieu du chaos politico-médiatique, de la désinformation devenue arme de guerre et du protectionnisme peinturluré de paranoïa populiste, de voir qu’un secteur industriel “minuscule” à l’échelle de l’économie mondiale se révèle un vrai havre de stabilité, de sérénité et de valeurs sûres pour les produits et solutions, qu’il pense, conçoit, fabrique et commercialise chaque jour. Avec pour seule et modeste mission d’ouvrir, fermer, protéger, agrandir et valoriser nos constructions et habitats.

La fenêtre et toutes les solutions qui l’entourent sont solidement ancrées au coeur du village !

Bon, mon optimisme n’est toutefois pas béat mais avouons qu’il est agréable de visiter de nouvelles usines qui inaugurent leurs lignes de production, de publier toutes ces nouveautés produits qui nous parviennent chaque jour dans un flux qualitatif incessant. Et je ne parle pas de toutes ces nominations, créations de nouvelles fonctions, d’investissements en R & D, d’animations des réseaux, de bonnes pratiques RSE, de chantiers qui ne sont que le reflet d’une évidence : la fenêtre et toutes les solutions qui l’entourent sont bel et bien placées et même solidement ancrées au cœur du village !
Il ne faut donc pas occulter les importantes difficultés auxquelles font face nos professions du vitrage, de la menuiserie et de la protection solaire. Comme en témoignent les dépôts de bilan qui frappent, à un niveau non observé depuis longtemps, les acteurs de la fermeture et de la protection solaire, notamment les plus petites en taille.
Mais la menuiserie n’est (heureusement) pas le textile ou la chaussure, elle est tout sauf un accessoire mondialisé. Elle est, au contraire, placée au cœur de l’acte de construire et de la démarche de rénover… et donc dans les préoccupations premières du consommateur. Et les industriels ne s’y trompent pas : loin de baisser les bras, ils laissent tous hissée la grand-voile (même si certains prennent des ris) car en bons marins que beaucoup sont dans l’âme, ils savent gérer la météo comme les cartes des courants. Et naviguer à vue ne signifie pas raisonner à court terme mais plutôt parier (et donc y croire) que le marché va redémarrer. En effet, le besoin des consommateurs est encore et toujours là et ne demande qu’à se concrétiser en commandes. La vraie question n'est cependant pas quand mais plutôt comment cette reprise va s’opérer ? Car, la profession, qui n’a plus besoin de fulgurants départs en flèche du marché (et de chutes en flèche non plus d’ailleurs), gagnerait plutôt à un “redémarrage en seconde” comme sur la neige ou en cas de panne avec une longue accélération beaucoup plus “diesel” que “turbo” : la surchauffe post-covid ayant été certes bénéfique pour les comptes mais difficile pour l’organisation des process et des livraisons.
Et pour cette reprise qui se profile déjà, tous les acteurs ne devront surtout pas être tentés de jouer des coudes mais plus que jamais, au contraire, devront se serrer les coudes. Et pour ça, on peut leur faire confiance, lisez nos rubriques “Réseaux News” et “Fédérations & Associations” : toute cette solidarité interprofessionnelle s’y décline de la plus belle des manières !