Ne jamais rien lâcher, être sur la brèche à chaque instant. On pourrait croire que le petit temps est propice au repos, mais en course au large, ce sont des conditions qui demandent une vigilance de chaque instant, où les nerfs des équipages sont mis à rude épreuve. Il faut savoir trouver cette harmonie entre fatalisme de voir certains phénomènes météo vous échapper et détermination pour gagner.

Il fallait aller la chercher celle-là. Jusque là, l’équipage de FenêtréA Cardinal pouvait avoir le sentiment que la réussite les fuyait. Une bulle sans vent dans la première étape ruinait leurs chances alors qu’ils étaient en tête de flotte, une arrivée sur le fil tournait au profit d’Yves Le Blévec et son équipage à Dublin insinuant cette sensation d’être peu payé de retour, malgré les efforts accomplis.

Remake des étapes précédentes, mais happy end
Erwan Le Roux, Laurent Mermod, Didier Le Vourc’h et Martin Kéruzoré auraient pourtant pu croire que la malédiction des deux premières étapes allait se répéter. Parti en tête de Dun Laoghaire, FenêtréA Cardinal tombait à nouveau dans une bulle sans vent aux abords de l’île Bardsey et voyait l’équipage d’Actual lui chiper la première place et empocher le point de bonus. Revenus aux forceps sur leur adversaire, ils ne pouvaient empêcher l’équipage de Lalou Roucayrol, distancé, de tenter une option dans l’ouest à l’approche des Scilly et de prendre la tête de flotte.
« Sur le métier, cent fois remets ton ouvrage ». Erwan et son équipage ont appliqué l’adage à la lettre. Patiemment, toute la nuit de mardi à mercredi, ils ont grappillé mille par mille pour revenir au contact et, au final, l’emporter de haute lutte devant Lalou Roucayrol.

Déclaration d’Erwan Le Roux à l’arrivée :
« Voilà c’est fait, on en a enfin gagné une… Mais il a fallu aller la chercher, cette victoire. En mer d’Irlande, après le passage de Bardsey, Actual a quand même compté jusqu’à 15 milles d’avance sur nous. Mais on était vraiment motivé, les gars n’ont rien lâché à aucun moment. On a juste eu un moment de doute quand l’équipage de Lalou Roucayrol nous a passé par le large avant les Scilly. Mais, tout le monde s’est remis immédiatement au boulot et ça a fini par payer. Après le début de course qu’on avait vécu, où on sentait qu’on était dans le coup, mais que ça ne passait pas, elle fait vraiment du bien, cette victoire.»