La biométrie, un des thèmes majeurs du récent salon Expo­pro­tec­tion (Salon de la prévention et de la gestion des risques, qui s’est tenu du 4 au 7 décembre dernier à Paris, offre désormais produits, solutions et services de plus en plus utilisés par les fabricants de menuiseries et particulièrement de portes d’entrée.
À l’occasion du lancement de notre nouvelle rubrique “Serrures et contrôles d’accès”, nous en profitons pour faire le point sur la biométrie, qui n’est donc plus réservée aujourd’hui au tertiaire haut de gamme mais s’étend progressivement à tous les segments du marché de la fermeture.

Le marché de la biométrie reste en France peu développé du fait d’un très petit nombre d’acteurs spécialisés. Outre les documents officiels, les professionnels cherchent à conquérir de nouveaux marchés et à créer de nouveaux besoins : la sécurisation de l’accès aux données informatiques ou encore des systèmes de contrôle d’accès et de management, reposant sur la reconnaissance de l’empreinte digitale.

De l’empreinte digitale… au sourire !
Il existe également d’autres technologies parmi lesquelles la reconnaissance de l’iris, des veines de la main ou des oreilles, la radiographie dentaire… Des chercheurs travaillent même sur des systèmes d’identification reposant sur l’étude de comportements ou d’attitudes, comme la démarche, le mouvement des yeux ou le sourire. Ces solutions sont relativement simples à mettre en œuvre, fiables et économiques, et dégagent de tous soucis de pertes, vols et autres falsifications de clefs ou badges.

Biométrie et contrôle d’accès… questions et solutions
Désormais reconnue comme technologie d’identification pratique et conviviale, la biométrie apporte sécurité mais également simplicité et praticité. Côté budget, un système biométrique est un investissement de plus en plus abordable. L’empreinte digitale est la technologie la moins coûteuse. Néanmoins, au vu des contraintes de son utilisation (stockage sur un support individuel), la solution n’est pas forcément moins onéreuse que la gestion d’un parc de badges.
On peut également être amené à préférer une biométrie à une autre pour des raisons d’esthétique ou tout simplement d’encombrement. Un aspect à ne pas négliger : par nature, un lecteur du réseau veineux du doigt est beaucoup plus compact qu’un terminal de reconnaissance de la forme de la main.

Pour une installation réussie
De manière générale, on installe un lecteur biométrique comme on installe un lecteur de badges. Sur le plan technique de la pose et du câblage, une installation biométrique n’est donc pas plus complexe. De plus, la plupart des lecteurs actuels disposent d’une sortie au format Wiegand.
Les possibilités de communication avec une centrale de contrôle d’accès sont variées : liaison RS485, ethernet, Wi-Fi, également via un modem GSM pour certains lecteurs. En réalité, les con­traintes de pose d’un équipement biométrique sont davantage d’ordre fonctionnel. Il s’agit, par exemple, d’installer un lecteur de la forme de la main pour qu’il soit accessible sans contraintes pour tous les utilisateurs, notamment les personnes à mobilité réduite. De même, déterminer au préalable la hauteur de pose d’un lecteur d’iris est une précaution qui n’est pas dénuée d’importance. Il est aussi conseillé de prêter attention à quelques détails, en fonction de la technologie biométrique utilisée. Par exemple, la reconnaissance de la forme de la main étant effectuée par une caméra, mieux vaut éviter de placer un lecteur face au soleil. Pour une utilisation en extérieur, de nombreux modèles disposent d’un capot protecteur, préservant des intempéries et du rayonnement solaire, susceptibles de perturber le fonctionnement d’un lecteur infrarouge du réseau veineux du doigt. Certains terminaux sont, de plus, équipés d’un dispositif de chauffage, de manière à éviter la formation de buée.

Un système sous contrôle et surveillance
Considérées comme le nec plus ultra de la technologie sécuritaire, les nombreuses possibilités offertes par la biométrie posent parfois certains problèmes d’ordre éthique. C’est pourquoi, en France, toute installation biométrique doit recevoir au préalable une autorisation de la Cnil ; la principale dérive à éviter étant l’exploitation de bases de données à l’insu des personnes fichées. Ainsi, toutes les modalités biométriques ne reçoivent pas les faveurs de la Cnil. À ce jour, seuls l’empreinte digitale, le réseau veineux et le contour de la main bénéficient d’une autorisation unique (AU), délivrée sur déclaration de l’exploitant, et cela, pour des usages bien précis.
(Source : www.info.expoprotection.com)

La main a toujours… la main sur la biométrie

Aujourd’hui, trois technologies se partagent la plus grosse part du marché de la biométrie :

L’empreinte digitale, technologie éprouvée et répandue, tire son principal atout de son coût, de plus en plus faible. Les lecteurs d’empreintes digitales sont les plus couramment rencontrés. La variété et la compacité des terminaux fournissent d’ailleurs des solutions très pratiques pour une foule d’usages, notamment domestiques.
Le réseau veineux du doigt fait valoir ses avantages : c’est une technologie utilisable en "doigt seul", permettant d’augmenter significativement le niveau de sécurité. En revanche, son usage est restreint par la Cnil aux solutions autonomes (les données biométriques ne devant pas sortir du lecteur). Une contrainte à prendre en compte en fonction du nombre de portes à équiper. En effet, un site de dix portes pour cent utilisateurs oblige donc à enregistrer les cent personnes sur les dix accès.

La reconnaissance de la morphologie de la main tend à s’affirmer comme technologie dominante pour les applications comme le pointage, la gestion d’abonnements… Pour s’identifier, il suffit à l’utilisateur de taper son code identifiant, puis de présenter sa main dans un lecteur équipé d’une caméra. L’opération, quoiqu’un peu plus longue que le passage d’un badge devant un lecteur, a l’avantage de la simplicité et de la fiabilité.

La biométrie bimodale fait son apparition. Elle suppose l’utilisation conjointe de deux technologies d’identification biométrique, comme le réseau veineux du doigt et l’empreinte digitale. Son intérêt est double : il s’agit d’augmenter le niveau de sécurité, mais aussi d’accroître la convivialité. En d’autres termes, un lecteur bimodal permet de privilégier l’une ou l’autre méthode d’identification en fonction des contraintes posées par les utilisateurs. En effet, certains individus disposent d’empreintes digitales très peu visibles, susceptibles de perturber la lecture. Dans ce cas, le réseau veineux est privilégié. À l’inverse, les individus présentant l’extrémité d’un doigt refroidi peuvent troubler la lecture du réseau veineux. Dans ce cas, c’est leur empreinte digitale qui sera reconnue.